- Distance : 450 Km
- Dénivelé montant : 2778 m
- Dénivelé descendant : 2769 m
Après avoir hésité pour faire le tour des lacs Suisse, nous avons jeté notre dévolu sur le tour de l’Alsace. Et finalement, ce fut un très bon choix.
Béatrice se remettant toujours de sa chute de l’année dernière a préféré ne pas prendre de risques et nous accompagnera (et visitera plus que nous) en voiture suiveuse.
Rendez-Vous au « Sabots de paille » à Ballersdorf où Alexandra et Stéphane nous permettent de laisser 2 voitures pour la durée du séjour.
Pas envie de cuisiner, nous avons pris le repas de notre hôte : spécial flamenkuch (Normales, gratinées, au munster, aux pommes/canelle). Soirée absolument sympathique avec deux by-packers venus de Suisse.
J1 – Ballersdof -> Lutterbach (27/07)
Petit déjeuner salé très copieux préparé par notre hôte .
Après nos préparatifs de départ, Nous rejoignons le canal à Gommersdorf pour une ballade ensoleillée de 26 km le long du canal du Rhin au Rhône . Peu de tables pour déjeuner pour ne pas dire aucune. Vers 13h, nous décidons de sortir et d’entrer dans le village de Burn pour voir s’il y a un espace pour se poser. Bingo, à peine sortie nous tombons sur un joli petit parc avec quelques bancs.
Par contre, à savoir, le dimanche, rien n’est ouvert pour faire du ravitaillement (le lundi non plus d’ailleurs). On fait avec ce que l’on a.
On repart par le canal jusqu’au centre ville de Mulhouse pour prendre un café et faire le tour de la ville. Très sympathique.
Vers 17h le grain se déclare. Pas violent mais il donne une idée de ce qui nous attend pour les prochains jours. On termine donc sous la pluie vers Lutterbach où nous avons pris un Airbnb pour la nuit. Mulhouse est bien servie en pistes cyclables et les automobilistes y sont respectueux. Par contre, les trottinettes sont des malades sur les voies partagées et en ville.
Parking des vélos dans le garage mis à disposition. Location impeccablement aménagée.
Demain s’annonce humide avec 22mm de pluie pour l’étape de 60km jusqu’à Colmar. On se tâte à passer par Cernay. On regrettera, de ne pas le faire car on ratera quelques beaux villages.
J2 – Lutterbach -> Colmar (28/07)
On rejoint le canal et poursuivons vers Colmar sur la voie du canal EV5 jusqu’à Ensishem où nous bifurquons sur la VV12. À la sortie de la ville, la pluie commence à tomber. Elle nous accompagnera toute la matinée.
Vers 13h, pause à Kalbaeker où nous trouvons un petit préau d’école pour déjeuner à l’abri.
La reprise sur la VV12 est mal indiquée et passe par un pré ; ce qui nous a induit en erreur.
Arrivés à Colmar vers 17h, nous allons directement à la petite Venise et déambulons à pieds dans la ville.
Superbe mais beaucoup de monde. C’est plus calme vers 19h30-20h et tout aussi beau.
L’appartement est superbe mais avec cette grosse journée vélo et marche, mon genoux se rappelle à moi et les deux étages sont plus que difficiles à monter.
Les propriétaires nous ont permis de garer les vélos dans un des locaux de leur restaurant. Par contre récupérer la clé derrière leur resto sans aucune indication fut une galère sans nom.
J3 – Colmar -> Kaysersberg -Kientzheim (29/07)
Journée sans pluie avec matinée visite de la ville pour le groupe et recherche de vélociste pour moi. Ma chaîne est beaucoup trop molle et impossible à retendre. En fait, en refaisant l’histoire plus tard, je me suis aperçu qu’elle avait pas loin de 5 000 Km. J’ai besoin d’un tendeur de chaîne avec mon moyeu intégré. Chou blanc à Colmar.
On déjeune dans Colmar (tarte flambée au munster) et on repart vers 14h vers Turckheim pour voir le magasin d’usine Staub. On a pas résisté à divers achats pris en charge par la voiture suiveuse. On repart et à Ingersheim, je fais carrément changer ma chaîne chez les « cycles Wagner ». Super service à deux pas de la voie verte. Et quel plaisir après !
La troupe est partie devant et je me fais un solo dans les vignes et plantations de pommiers jusqu’à notre gîte à Kientzheim.
Finalement, j’arrive en premier vu que Rose à crever sa roue avant et pas de chambre à air de rechange.
Donc arrivée réparation mais chou blanc, c’est la valve de la chambre à air qui fuit. Vélos garés dans la petite courette non visible de la rue.
On dîne sur le pouce, on vide la voiture suiveuse et direction Turckeim pour suivre la tournée du veilleur de nuit qui démarre à 22h. 1h30 de déambulation dans la ville avec le veilleur de nuit qui nous conte l’histoire de la ville. à faire absolument.
Annonce du veilleur, à l’époque, toutes les heures de 22h à 6h :
« Han Sori zu Fir und Liacht
Dass uns Gott un Maria b’hiet !
Jetzt stand ich auf d’r Wacht
Gott gebt uns alle’ a gueti Nacht »
Traduction :
« Prenez soin de l’âtre et de la chandelle
Que Dieu et la Vierge nous protègent
Me voici de garde
Que Dieu nous donne à tous une bonne nuit »
J4 – Kientzheim -> Selestat (30/07)
Montée au Château du Haut-Kœnigsbourg prévue avec une belle ascension. Mais contrarié, car nous devons retourner à Ingersheim, chercher une nouvelle chambre à air et un pneu neuf pour Rose.
On ne partira qu’à midi et donc écourteront le trajet by passant Riquewihr et Ribeauvilé et même la montée au château.
On redescend chercher l’EV5 pour poursuivre rapidement vers notre étape à Selestat où l’on videra la voiture pour monter au château avant l’heure de fermeture en mode fainéants de la pédale.
Toujours aussi magnifique. Quitte à être en voiture, nous filons à Ribeauvillé déambuler dans la ville. On finira par y dîner au « Le Giersberg ». Et pour mieux digérer, on descend se promener dans Riquevihr.
Tous ces villages ont chacun leur caractéristiques et structuration qui font leurs charmes. De jour, on y serait resté plus longtemps. À ne pas rater.
Les propriétaires nous ont permis de mettre les vélos dans leur garage.
J5 – Selestat -> Mont Sainte Odile (31/07)
Départ retardé car il a fallut recharger toute la voiture. Ballade au travers du vignoble Alsacien avec passage au magasin d’usine Labonal à Dambach-la-ville pour arriver vers midi à Barr où nous trouvons un petit parc près de l’école pour déjeuner.
Pour la digestion, nous attaquons la longue montée (11km) du mont sainte Odile. Du coup, arrivés à 15h, nous faisons le tour du lieu à pieds avec descente à la source, puis remontée en passant par le chemin de croix et recherche du mur païen.
L’endroit est calme et plein de charme surtout après le départ des touristes et l’hôtellerie très bien d’autant plus qu’ils nous ont permis de garer nos vélos dans une salle de réunion. Le petit déjeuner le matin est pantagruélique. Spécial marcheurs et pèlerins.
J6 – Mont saint Odile -> Mutzig -> Dorlisheim (01/08)
Gros orage depuis 6h30 du matin. On décide d’un départ vers 11h quand ça se calmera pour aller au fort de Mutzig. Fort allemand avec partie souterraine impressionnante. Puis nous rentrerons sur Dorlisheim.
On a commencé par une petite ballade à pied en longeant le « Mur Païen » que l’on a fini par trouver puis en s’arrêtant remplir nos gourdes à la source miraculeuse sainte Odile. Enfin, grande descente sur saint Nabort où nous prenons la voie verte « Portes bonheur » pour déjeuner à l’origine sur des tables mises à disposition après l’ancienne gare mais contrarié par un nuage pluvieux; donc, sous un abribus à la limite de Ottrot-Roedel.
Poursuite jusqu’à Loeventor où nous bifurquons sur l’EV5 direction Dorlisheim et compte tenue de l’orage monstre qui s’annonce nous remettons à demain le fort de Mutzig et faisons un petit détour par Obernay (mignon, sans plus).
En repartant, On patientera sous un abribus en attendant que la queue d’orage passe. On apprendra le lendemain que Strasbourg a pris cher avec cet orage. Finalement, nous sommes chanceux.
Le soir, la location possède un jacuzzi bienvenu où nous finirons tous.
Les propriétaires nous ont permis de mettre les vélos dans leur garage.
J7 – Dorlisheim -> Strasbourg (02/08)
On commence par monter au fort de Mutzig dont seulement 10% de la structure est visitable. Bunker avec casemates enterrées qui possédait tout le nécessaire pour vivre en autonomie pendant 3 mois (cuisines, électricité, ventilation, réserves, hôpital, etc.). La jonction entre les bastions et postes se faisaient par souterrains long de 140m. Pour une construction de début 1900, c’était très moderne.
En repartant, on ne prendra pas par la crête par crainte de la descente après la forte pluie de la veille et on ratera notre route de jonction. Du coup, étant trop bas, nous allons déjeuner à Mutzig en faisant le tour du mont. Reprise sur la voie verte 33 jusqu’à Mosheim.
Molsheim, où nous ne nous sommes pas arrêtés, paraissait superbe. La suite sur l’EV 5 sera une longue ballade absolument magnifique mais très courue.
À Strasbourg, notre gîte est un petit manoir encadré d’immeubles mais surtout d’un jardin de verdure qui fait oublier cet environnement.
On décharge la voiture car nous sommes invités à Gambsheim par des amis. Retour à plus d’1h du matin.
Le petit manoir étant isolé de tout, grasse matinée jusqu’à 10h et nous parquons les vélos dans le jardin.
J8 – Strasbourg (03/08)
Réveil difficile pour visiter Strasbourg. On va au centre ville en tram où l’on commence par le palais de Rohan (gratuit le dimanche). À 15h , au sortir du palais, La queue pour la Cathédrale est décourageante du fait des fouilles à l’entrée. Du coup, on se cherche à manger pour attendre la fin de journée pour la visiter.
Finalement, on fait une marche digestive vers la « petite France », le pont et le barrage Vauban.
Retour au manoir après cette journée de marche et de piétinements.
J9 – Strasbourg (04/08)
Visites de la cathédrale et de l’horloge et déambulation dans Strasbourg pour les uns, repos au manoir pour moi qui traîne la patte.
J10 – Strasbourg -> Boofzenheim (05/08)
On part rejoindre l’EV15 direction Plobsheim.
Tentative de visite des jardins monastiques d’eschau, mais ils ne sont ouvert que les week-end et jours fériés. On visitera rapidement l’abbatiale et repartirons rapidement à la recherche d’une table pour déjeuner.
On en trouvera enfin 2 tables à l’écluse de Plobsheim où nous déjeunerons puis longue ligne droite en bord de canal du Rhône au Rhin pour arriver vers 15h à boofzenheim où nous avons trouvé un bungalow au camping de Ried.
Cette partie du canal est monotone avec ses platanes alignés type canal du midi mais bitumée.
On ne fera pas le chemin des casemates à Boofzenheim préférant se reposer sous le auvent du bungalow.
J11 – Boofzenheim -> Hirtzfelden (06/08)
On décide de prendre la route pour éviter la monotonie du canal jusqu’à Bindernheim où nous retrouvons le canal qui n’est plus aménagé et donc plus sauvage et très agréable.
On trouvera une table dans un parc de Marckolsheim. Très bien, tout seul, tranquille. Le chemin de halage n’est plus bitumé ce qui rajoute un certain charme à l’aspect sauvage du canal.
À Artzenheim, on se refuse à suivre l’EV15 qui nous fait faire les 2 ventres d’un B, on préfère tracer droit devant par la route pour arriver à Neuf-brisach (dernière citadelle construite par Vauban) pour faire le tour des remparts (nombreuses créations d’artistes) et de la ville en s’arrêtant dans les deux vide greniers de cette dernière. A force de discuter, ils nous ont offert un petit crémant de derrière les fagots.
Idéal pour terminer les quelques 20 km qu’il nous reste jusqu’à Hirtzfelden. On ne fera donc pas le petit Musée de Hirtzfelden.
Neuf-Brisach, on y est resté plus de 3h30 en tout. Superbes échanges avec les locaux. Des petites cavernes d’alibaba avec des objets insolites et un cœur gros comme l’Alsace. On y a découvert aussi, à l’entrée, une vieille locomotive qui servait au halage le long du canal.
L’appartement à l’arrivée est immense. Tellement que l’on parquera les vélos dans la pièce principale. Le jacuzzi à disposition est le bienvenue après 66km en sus de la marche à pieds.
J12 – Hirtzfelden -> Saint Louis (07/08)
On rejoint l’EV15 par la route à Blodlesheim et traçons vers Ottmarsheim visiter la très belle Abbatiale.
Là, on décide de ne pas suivre l’EV15 et prenons un chemin caillouteux en bord de Rhin jusqu’à Niffer pour poursuivre jusqu’au port de Kends où nous trouvons une table avec pare-soleil pour déjeuner.
Pas d’extra pour l’après midi, nous prenons le canal à l’ombre des arbres.
Arrivés à 16h à Bâle, nous en faisons le tour. Circuler, il n’y a pas grand chose à voir. Cathédrale fermée, beaucoup de bâtiments intéressant en travaux. On a pas envi de s’enfermer dans un musée et c’est blindé de monde. Le suisse allemande ne fait aucun effort pour parler Français.
A savoir, si vous payez en liquide en euros, les pièces ne sont pas acceptées et ils rendent la monnaie en francs suisses.
Quant à la circulation, il doit y avoir un code spécial entre les voitures, vélos, trams et piétons. Du coup, on file direct à notre logement à Saint Louis sans faire un grand tour du centre-ville.
On y verra quand même la cathédrale, la fontaine Tinguely, le Basel Town hall, les places, le pont de brucke.
J13 – Saint Louis -> Ballersdorf (08/08)
Aujourd’hui, spécial hors voies vertes pour revenir à notre point de départ. Direction Fonacker puis Biotzheim, où nous décidons de poursuivre au sud rejoindre la voie 3P en direction de Willer où nous déjeunerons sur une aire de jeux pour enfants à l’ombre d’un saule pleureur.
Paysage de campagne. Du maïs partout et une chaleur écrasante.
Arrivée chez notre hôte au sabots de paille vers 16h, on prend l’ombre sous le auvent.
La fin de journée fut mouvementée compte tenu du fait que notre hôte Stéphane a fait une chute de cheval au galop. Plus de peur que de mal mais grosse frayeur quant à un possible traumatisme crânien. On lui souhaite un prompt rétablissement.
À noter, l’excellent pain bûcheron de la Boulangerie Saint-Leonard à Dannemarie vendu au mètre.
Conclusion
L’Alsace est de loin le périple le plus sympa que l’on ait fait.
Des pistes cyclables en veux-tu, en voilà, je t’en donne.
Des paysages magnifiques. Des canaux partout.
Des vins excellents que ce soit les pineaux gris, blanc, noir, Gewurztraminer, riesling, crémants ou autres.
C’est propre; pas un papier qui traîne malgré le fait qu’il n’y ait pas de poubelle à 100m à la ronde.
Les gens sont ouverts, simples et fiers de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. Quand ils retapent une maison, cela peut ne pas payer de mine extérieurement mais intérieurement, ils n’y vont pas par le dos de la cuillère.
Bref, à faire absolument.
Vaste plaine riche entre les Vosges et la forêt noire dans le lander de Bade-Wurtemberg, on comprend pourquoi la France et l’Allemagne se la sont disputés pendant des siècles.
De plus, on aura un temps idéal, frais certes pour la période, mais on ne s’imagine pas traverser les vignobles par plus de 30 degrés de chaleur sans un arbre.
On y reviendra assurément.