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Mon plan de jeu (1) (30/06/01)

Bonjour à tous, il est temps de revenir sur mon plan de jeu. C’est à dire la façon dont j’analyse les marchés, sélectionne mes titres et gère mes positions.

Comme je l’ai écrit dans mon premier post, c’est à chacun que revient de trouver sa propre méthode. Cela se fait par tâtonnements, essais et erreurs ; c’est un long processus qui peut prendre beaucoup de temps.

Pourquoi rechercher sa propre méthode et ne pas prendre celle de quelqu’un qui a réussi ? Tout simplement parce que la méthode individuelle doit convenir à la personnalité de chacun. Sans cela il est impossible de la suivre avec discipline. Tous les top-trader américains dont j’ai lu les interviews parlent de gestion de positions et de l’importance de la discipline vis à vis de sa propre méthode. Sans cela c’est l’échec.

Aussi au moment de développer certaines parties de mon plan de jeu, je veux insister sur le fait que ce que je vais écrire est strictement personnel, ce ne sont aucunement des conseils sur ce qu’il faut faire et encore moins un cours. C’est ma façon de voir les choses, de les assembler, de les gérer, et d’essayer de tirer profit de mes travaux et réflexions.

Pour mieux permettre à ceux qui me lisent de comprendre mon mental et ma philosophie des marchés je ne voit rien de mieux que citer un des profils d’opérateurs que L. TVEDE décrit dans son livre (déjà cité) qui me correspond presque exactement. Cela s’appelle le trader, citation :

« Le trader n’était pas un fort en maths à l’école mais il avait toujours de nouvelles idées. Le trader ne croit à aucune forme d’absolu, et n’est pas non plus ni un alchimiste (la formule mathématique magique), ni un vagabond (la théorie des marchés efficients). Sa méthode est une combinaison d’espionnage économique fondamental et d’interprétation des graphes. Si le trader se connaît lui même et se méthodes, il peut compter parmi les plus grands vainqueurs du marché. Mais s’il ne peut pas combiner les différentes informations, il peut par inadvertance se transformer en victime de sa propre psychologie et finir ruiné. »

Inutile de dire que la dernière phrase est gravée dans ma tête ! Mais il est parfaitement exact que pour moi les marchés sont le puzzle suprême, et qu’assembler tout cela est loin d’être toujours évident. En effet les différentes pièces sont plus ou moins importantes selon les époques. « L’OBECTIF GRAND ANGLE » AU DELA DU MARCHE DES ACTIONS

J’ai dit dans mon dernier post que je ne me considérais pas comme un pur analyste technique, alors même que toutes mes interventions se font sur des critères techniques. C’est ma nature, je ne supporte pas l’intégrisme.

Voici ce que je passe en revue pour ma compréhension des marchés :

LES CHIFFRES ECONOMIQUES

Les taux d’intérêt demandés aux banques pour leur refinancement, les prix à la production et à la consommation, le chômage, les taux de confiance des ménages et des entreprises, les variations du PIB et autres données statistiques diverses comme l’accroissement ou la diminution de la productivité.

En tant que technicien je regarde ces chiffres en tendance, en effet il peut y avoir des aberrations sur un mois ou un trimestre.

Mais il y a plus important : comment les marchés ont anticipé les chiffres à venir et comment réagissent-t-ils à la publication ? La première réaction à la publication est presque sinon toujours émotionnelle, ce qui compte pour moi c’est ce qui se passe le lendemain et les jours suivants quand les analystes ont fait leurs recommandations aux gros clients, et là c’est souvent l’inverse du premier mouvement.

En plus il y a un piège dans les chiffres économiques : comme les marchés réagissent à ces chiffres, de nombreux intervenants oublient que les marchés sont un mécanisme d’intégration avancé. Passée la première réaction épidermique, les marchés vont retourner aux projections futures.

LES FLUX MONETAIRES

Autrement dit la liquidité. Elle provient de tous les acteurs économiques : les entreprises, les particuliers et les marchés financiers. Mais l’acteur le plus important c’est la banque centrale.

Pour injecter des liquidités la banque centrale rachète des obligations d’état auprès des institutions agréées, en France les SVT (spécialistes en valeurs du trésor). Dans ce cas les SVT vont proposer un prix légèrement supérieur au marché et les obligations montent avec comme corollaire la baisse de leur rendement. Pour retirer des liquidités c’est l’inverse, la banque centrale vend des obligations aux SVT.

La banque centrale fixe aussi les taux d’intérêt auxquels les banques peuvent se re financer auprès d’elle.

Dans les mouvements de grande ampleur comme actuellement aux USA, j’attache une grande importance à déceler où semble s’affecter le surcroît de liquidités. Même si tous les acteurs en bénéficient.

Les entreprises :

En tant qu’acteurs majeurs du développement économique elles sont la cible principale de la banque centrale. Cependant, comme je le citerai plus bas, si les entreprises ont sur investi dans la période de boom, la baisse des taux ne peut que les aider à supporter la charge du surinvestissement et non pas à effectuer de nouveaux investissements productifs. Toutefois cela les aide dans les restructurations nécessaires pour faire face à la diminution de la demande. La baisse des taux et l’injection de liquidités ne constituent donc pas un remède miracle.

Les particuliers :

Tout le monde sait que la consommation représente la majeure partie du PIB, soit environ 75%.

Malheureusement, toujours aux USA, l’épargne était déjà négative avant le ralentissement économique et maintenant les particuliers, dans leur ensemble, font face à une diminution de leur richesse en raison de la chute des actifs financiers. Ils cherchent donc à la reconstituer dans l’immobilier. Dans ce domaine la baisse des taux devrait les avantager, mais en raison de leur absence d’épargne les taux des prêts hypothécaires a augmenté au lieu de diminuer.

Les marchés financiers :

La banque centrale est inquiète de la baisse des actions qui représentent une part importante de la richesse et des retraites des américains. Mais là aussi les possibilités de prêts par les brokers ne semblent pas pleinement utilisées, et pour cause !

Les pressions inflationnistes :

L’argent trouve toujours son chemin…. En Europe en raison de la faiblesse de l’euro, et bien que les excès commis soient plus faibles qu’aux USA cette pression est visible, mais de l’autre coté elles ont étés masquées par la politique du dollar fort ce que nous allons voir ensuite.

En conclusion, et depuis des mois, le secteur de la liquidité requiert toute mon attention et je suis toutes les informations disponibles dans mon journal.

LES DEVISES

Je suis essentiellement les cours de l’euro et du yen contre le dollar US.

Le dollar :

La politique du dollar fort a permis de masquer les pressions inflationnistes pendant la hausse, et maintenant pendant le ralentissement économique.

Toutefois des pressions se font jour , en particulier des producteurs américains, ceux-ci estiment la surévaluation du dollar à 30%, c’est beaucoup. Le prix du dollar gène considérablement les exportations, où l’Amérique connaît déjà depuis longtemps un déséquilibre de la balance commerciale avec l’étranger. Il semble donc probable que la politique du dollar fort soit nuancée, pour le moins. Dans ce cas une résurgence modérée de l’inflation devrait apparaître. C’est tout au moins mon analyse et je peux, comme toujours, me tromper.

L’euro :

On attribue à la BCE et à sa politique prudente et conservatrice la faiblesse de notre devise. Je ne partage pas cet avis. Les monnaies comme les autres actifs sont soumises à la loi de l’offre et de la demande, or que voyons nous ? Depuis sa création l’euro a été soumis à des exportations massives de capitaux. Cela s’est produit à la fois par l’achat d’entreprises américaines par les européens et par l’achat d’actifs financiers américains, actions et obligations.

Au premier trimestre il y a eu excédent des sorties vers les USA de 18 milliards de dollars auxquels il faut ajouter 6 milliards d’actifs financiers vendus par les américains pendant la même période. Je viens de lire qu’en avril il y a encore eu un transfert de 16 milliards de dollars.

Il semble donc que si les USA abandonnent, même partiellement, la politique du dollar fort, l’euro devrait s’apprécier de façon significative. Ce qui en retour diminuera les pressions inflationnistes et permettra à la BCE de baisser les taux d’intérêt.

Le yen :

Hors Europe le Japon est la deuxième économie mondiale. Pour avoir différé les réformes indispensables l’addition se révèle coûteuse. Mais je ne commets pas l’erreur de sous estimer le Japon qui a encore un long chemin à accomplir. Comme pour l’euro et le dollar je suis les cours du yen tous les jours, ainsi que les chiffres économiques japonais.

LE CYCLE ECONOMIQUE

Il s’agit du cycle traditionnel scolaire. Il était tombé en désuétude ces dernières années puisque ce n’était plus la même chose en raison des nouvelles technologies !

Je n’y ai jamais cru car j’avais lu que les mêmes sornettes s’étaient déjà arrivées dans les années 20 et probablement pendant les booms précédents.

Ce qui est vrai c’est que le cycle classique ne se reproduit jamais exactement. Pour faire court c’est toujours la même chose et jamais pareil. J’utilise donc le cycle classique en portant attention aux événements qui devraient se suivre et qui se retiennent de le faire pendant un certain temps.

La récession :

D’après les critères américains il faut deux trimestres successifs où le PIB est négatif pour affirmer que l’économie est en récession.

Pendant cette période les nouvelles sont sinistres. Le chômage augmente et les bénéfices des entreprises en chute. La liquidité monétaire est abondante et les taux d’intérêt baissent. Les actions, avec de petites reprises intermittentes, continent de chuter. Cependant les obligations ont commencé à grimper vers la fin du ralentissement économique. Typiquement les obligations commencent à monter de 9 mois à deux ans avant que l’économie atteigne son point bas. Les obligations sont donc le premier indicateur du retournement à venir.

Vers le milieu de cette période les actions commencent elles aussi à grimper. Leur avance sur l’économie réelle est de 6 à 9 mois généralement. Les premiers titres affectés sont ceux du secteur de la consommation et les établissements de crédit. A ce stade la majorité des observateurs n’y croient plus car les nouvelles sont épouvantables et il s’attendent à une nouvelle rechute. Mais non, les titres considérés après avoir refusé de faire de nouveaux plus bas, commencent à casser les résistances au dessus des cours les unes après les autres. Ces titres ont commencé leur tendance haussière alors que l’économie se dirige toujours vers son point bas.

Le renouveau économique :

Alors que la presse est toujours morose le secteur de la consommation s’améliore constamment avec comme corollaire les entreprises fabriquant ces biens, et le commerce de détail.

Plus tard alors qu’il est devenu évident que l’économie va beaucoup mieux, les fabricants de bien durables comme l’automobile assistent à l’augmentation des commandes et le chômage diminue.

C’est à ce moment du cycle que les entreprises industrielles voient les commandes se renforcer fortement. Les valeurs de l’énergie sont aussi en hausse.

Vers la fin de cette période il est probable que la banque centrale, inquiète de l’accélération, commence à relever les taux. Quelques temps plus tard les obligations trouvent leur sommet.

Vers la fin de cette période à la suite de bonnes nouvelles récurrentes le public revient sur le marché des actions.

L’euphorie économique ou boom :

L’économie est en plein boom. Les entreprises investissent dans de nouveaux moyens de production, en recherche et développement et nouveaux produits. Cette période voit une forte hausse des actions. Les entreprises du secteur chimique enregistrent de fortes améliorations aussi que l’industrie lourde. Le secteur du travail des métaux et les mines forment les deux derniers wagons du train.

Les obligations sont à la baisse et les taux d’intérêt augmentent, les particuliers arrivent de plus en plus nombreux sur les marchés attirés par les plus values mirifiques de leurs relations. Les journaux conseillent les investissements en bourse et sont le plus optimistes alors que le marché atteint son sommet quelques mois avant le retournement économique . Les matières premières et le pétrole sont à la hausse.

Le ralentissement économique

Il est déclenché par le ralentissement de la consommation. Les entreprises qui avaient le plus profité de la hausse des cours commencent maintenant à connaître de fortes difficultés. Les actions accélèrent leur chute alors que les obligations connaissent leur point bas en milieu de période en raison de la baisse des taux.

Les entreprises qui ont sur investi pendant le boom cherchent à se restructurer et licencient une partie de leur personnel et le chômage recommence à augmenter. Les banques ayant prêté facilement pendant le boom se retrouvent avec des créances difficilement recouvrables et demande malgré la bonne liquidité des garanties beaucoup plus sévères. Si l’argent est abondant, il n’est pas facilement accessible pour autant.

LE PETROLE ET LES MATIERES PREMIERES

Le pétrole est la première source d’énergie et son cours est d’une importance considérable en raison du coût de la facture qui se retrouve dans l’inflation importée si le cours est élevé.

Les pays producteurs ont réussi à maintenir des prix élevés en limitant leurs exportations.

Je suis les cours du pétrole et des matières premières dans mon journal tous les jours. Un coup d’œil et la mémoire suffisent.

Les métaux de base ont entamé leur déclin depuis quelques mois. En plus ce secteur a été affecté de façon récurrente par la surproduction des principales mines mondiales. Le secteur des mines constitue le dernier wagon du train de la croissance.

LES METAUX PRECIEUX

Les quatre métaux précieux sont des matières premières comme les autres. Ils sont donc régis par la loi de l’offre et de la demande.

Cependant en cas de perturbations monétaires ou d’inflation ils vont jouer un rôle particulier : celui de valeur refuge. En effet, si tous les actifs traditionnels sont menacés, il vont recueillir les capitaux à la recherche de sécurité. Dans ces cas rares l’or a souvent joué ce rôle, et bien qu’il soit tombé en désuétude ce n’est pas une raison pour manquer de mémoire.

L’or :

Il a connu une longue descente aux enfers qui a duré plus de vingt ans.

L’or est un métal spécial car il est détenu en quantité par les banques centrales des principaux pays riches. La quantité stockée est légèrement supérieure à trente mille tonnes, or cet actif ne rapporte aucun intérêt. Pour le valoriser les banques centrales ont donc eu l’idée de le prêter moyennant finances. Cela se passe de la façon suivante : la BC prête à un banque spécialisée dans le commerce de l’or (bullion bank) qui a de son coté un client qui veut emprunter le métal sur une durée convenue. Une fois la transaction réalisée, l’or est immédiatement vendu sur le marché et le client, généralement un fonds de compensation (hedge fund), récupère l’argent pour d’autres usages à un taux d’intérêt faible. Ces transactions sont des échanges de papier, l’or ne quittant pas les coffre de la BC. Cette pratique est encouragée par les mines qui vendent une partie de leur production à terme ce qui fait chuter les cours du métal. Tant que l’or baisse en raison de ces transactions c’est un jeu gagnant, mais si il remonte l’emprunteur se trouve en fâcheuse posture.

Pour terminer l’or semble terminer sa formation basse et ne remontera qu’en cas de pression inflationniste avérée et aussi de la baisse du dollar. Les graphiques or-dollar étant inversement corrélés.

Voilà les principaux postes que je surveille au delà du marché des actions. J’espère que la lecture n’a pas été trop fastidieuse. Ce sont pour moi les pièces nécessaires pour assembler mon puzzle.

Mes sources d’information : principalement mon journal le Financial Times.

Les livres qui m’ont aidé :

  • Lars TVEDE – La Psychologie de Marchés Financiers – Séfi
  • Victor SPERANDEO – Trader VIC – J Wiley - non traduit en français

La prochaine fois je traiterai de l’analyse technique.

Michel FORVEIL
Site Officiel

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